Je ne viendrai pas dimanche.
Vous devez vous demander pourquoi je vous préviens. Cela fait des années que je ne viens plus. J'imagine que vous seriez prêts à m'acceuillir. Peut être même qu'un verre de whisky irlandais m'attend sur la table basse du salon. Peut être même qu'une assiette est toujours sur la table de la cuisine.

Je ne viendrai pas dimanche.
Mais vous ne serez pas seuls. Je suis persuadé du contraire même. L'acceuil est tellement incroyable. Et puis, ce doit être vraiment agréable sur votre nouvelle terrasse. Je me rappelle des apéritifs, des fleurs au fond du jardin, des nuits où vous étiez couchés.

Je ne viendrai pas dimanche.
Nous ne supporterons pas le XV de France. Vous savez que chaque année je suis de l'autre côté de la Manche? Nous ne nous moquerons plus des performances respectives de nos équipes préférées. Je ne pourrai pas vous apportez de musique. Je me rappelle du son de mauvaise qualité lorsque vous descendiez votre lecteur de disque.

Je ne viendrai pas dimanche.
Ne vous inquiétez pas, je n'ai rien laissé. J'ai récupéré les outils qui ont servi à construire la cabane, la chemise que vous m'aviez repassée et les cassettes qui trainaient dans la chambre à l'étage. Je crois que j'ai emporté les livres de l'autre chambre, ainsi que les dessins qui m'étaient destiné.

Je ne viendrai pas dimanche.
Cela fait des années que je ne viens plus et ces journées me manquent. Tout comme celles passées avec ceux qui sont partis pour de bon. Eux n'ont pas choisi de ne plus venir. J'en garde des souvenirs extraordinaires.
Mais je ne viendrai pas dimanche...

Vous ne recevrez jamais cette lettre puisque je ne vous l'enverrai pas.
Pourtant je vous embrasse.

And I feel like I'm being eaten
By a thousand million shivering furry holes
And I know that in the morning I will wake up
In the shivering cold