Il y a un an, je me promenais dans le froid glaciale de l'Illinois au bord d'un lac Michigan complètement gelé et vidé de ses embarcations. Au fur et à mesure de la marche, je me rapprochais de la monstreuse enceinte aux allures greco-futuristes.
Planté entre l'aquarium et le musée d'histoire naturelle, l'imposant stade au nom malheureusement militaire prenait tout son sens à mes yeux.
Mai 2005, Wrigley Field.
Décembre 2006, Soldier Field.
Une des raisons pour lesquelles j'avais fait le voyage.
Même vide, le parking du stade sentait encore la Miller et la fumée de barbecue. Je m'imaginais une foule noire et orange, bravant la neige, acquise à la cause de son équipe privée de finale depuis 20 ans.

Deux semaines après, les Carolina Panthers mettait fin à mon rêve.

Hier soir, à des milliers de kilomêtres du Soldier Field, j'ai vu les Chicago Bears mettrent fin à un autre rêve. Celui des Saints de la Nouvelle Orléans. Mais pas au mien.

Le dimanche 4 février, il faudra aller au bout.

C'est con mais c'est cette nuit que ma semaine a bien commencé.

Chers con-citoyens,
En tant que citoyen de Bloggland, je tiens par la présente à vous faire part de mon patrimoine blogglandien.

A ce jour, je possède :

- quelques IRL triées sur le volet.
- 2 ans de survie sur la plateforme
- un seul blogg, ca suffit amplement
- un passé de révolutionnaire virtuel avec un groupuscule virtuel aussi
- un seul trou du cul : le Schti (oui je sais, méchanceté gratos)
- une relation privilégiée
- un nombre de posts impressionnants écrits sous l'emprise de l'alcool
- une ligne éditoriale inexistante.

Voilà, c'est MOI le premier. 

Malgré cette journée misérable, d'un ennui melgibsonien.
Malgré ces baillements à faire sortir la tête du cou de Raffarin.
Malgré la désertion des putes hors du centre ville.
Malgré Serge Lama.

Je viens de recevoir le diplôme prestigieux de Maître de conférence en vannes à pas cher.
Je prends ainsi la place de Toto et compte bientôt sortir ma VHS.

Chers consommateurs de bloggs,

cette photo, sortie d'un contexte, n'a aucun sens. Elle n'est pas spécialement bien cadrée, les couleurs ne sont pas très jolies, le photographe pas identifié.
Dans son contexte, elle prendrait alors tout son sens. Cela ne rendrait pas la photo plus belle, mais elle illustrerait le propos. Quelqu'il soit.
Or, les contextes sont variés.
Temporel. Pourquoi publier cette photo aujourd'hui? Quand a t'elle été prise?
Géographique. Où? Lors d'un voyage?
Son sens. Simple témoignage? Exposition? Commande?
Son origine. Photographe amateur? Professionnel?
Sa cible. Un groupe de gens? Un individu unique?

Cette photo, c'est comme les articles que vous consultez de temps en temps sur Private Press. Ils n'ont aucun sens car vous ne connaissez jamais dans quel contexte je les publie.
Forcément, il y a quelques indices. Le titre par exemple. La photo parfois. Mon univers souvent pour ceux qui me connaissent.

Alors ne cherchez pas un sens à ce que j'écris. Ne pensez pas qu'untel est visé plus qu'un autre. Pas de place ici pour les paranos.
Ici tout est hors contexte et complètement personnel.

"Private press" quoi!

Et c'est pourquoi, je suis "sous le bitume". Mais au moins, là dessous il fait plus chaud que sur les sommets.

J'avais déjà abordé le sujet lors de précédentes publications : B-Land fonctionne par cycle.

Plus de deux ans maintenant que j'honore la plateforme de ma présence et je fus le témoin, comme beaucoup d'autres dinosaures, des différentes tendances de cet espace.
Dans le désordre, nous avons eu à supporter :
- les maniaco-dépressifs à tendance "je me coupe les veines et file direct à la douche parce que le sang ça tache la moquette"
- les fans des soap-opera hispaniques version tutus et ballerines
- les adorateurs en puissance des gourous Olsen
- les écrivains "flanby" à articles mous et gazeux
- les hommes politiques de Roissy en Brie (Lolo, si tu m'entends depuis là bas...)
- les amoureuses de feu Jean Baptiste Maunier
- etc ...

En ce début d'année 2007, B-Land entre dans sa phase "anonyme".
En gros, ce sont des anciens du quartier qui ont loupé leur départ et qui reviennent sous le couvert de l'anonymat pour éviter de faire du bruit avec la tripotée de casseroles qu'ils ont au cul.
Comme par hasard, il leur suffit de deux articles complètement pourris pour déclencher l'affolement dans la troupe des blogglandeurs, complètement endormis depuis la fuite des vrais talents vers d'autres contrées.
Même plus besoin d'un bout de sein ou de testicules pour affoler la meute amorphe, une phrase convenablement rédigée suffit désormais.

Et puis, les anonymes retomberont dans l'anonymat. Comme nous tous finalement. Fidèles aux cycles blogglandais. Tous appelés à disparaître un jour au l'autre suivant les modes et les tendances.

Alors, toi l'anonyme, l'inconnu ou le common people, te fatigue pas! Dans quelques jours, nous t'aurons tous oublié et tu pourras tranquillement retourner à la machine à café, qui se trouve, je te le rappelle, au fond du couloir à droite. 

"Ce n'est pas dans l'anonymat qu'on danse..."
Dantheman